Le lac Antsohaly, dans le bassin versant de Manambolomaty , commune rurale de Trangahy (région Melaky) estessentiel pour les mangroves côtières de Masoarivo.

Alimenté par les rivières Miolaky et Andolonaomby, il suit l’ancien lit du fleuve Manambolo, traverse des terres communautaires et les complexes lacustres d’Andranobe, avant de se jeter dans les mangroves. Aujourd’hui, les forêts autour de ces sources sont très dégradées. Pourtant, ces forêts servent de réservoirs naturels : elles stockent l’eau dans le sol, régulent l’écoulement des rivières, alimentent les puits des villages et empêchent la boue d’encombrer les cours d’eau. Si ces forêts disparaissent ou se dessèchent, même un tout petit manque d’eau en amont peut gravement fragiliser les mangroves, ces milieux côtiers très sensibles. Protéger ces forêts sèches, c’est donc garantir un flot constant d’eau douce pour que les mangroves restent en bonne santé.

Raison pour laquelle la restauration des forêts sèches dégradées est au cœur des efforts de conservation. L’agroforesterie (une pratique agricole qui consiste à faire pousser des arbres fruitiers, combinée à la culturemaraîchère) constitue une approche qui allie la restauration écologique et l’amélioration des moyens de subsistance des communautés locales. Elle vise notamment à soutenir 200 bénéficiaires tout au long du lit du Manambolomaty.
En avril dernier, une pépinière agroforestière comportant douze plates-bandes, a été installée dans la commune de Masoarivo. Cette mise en place a pris une vingtaine de jours, à laquelle une soixantaine de membres de la communauté ont participé. Tout ceci a pu être réalisé grâce à l’engagement des pépiniéristes locaux, à la participation active de l’organisation communautaire « Samaky » (dérivé d’un nom d’oiseau), au soutien de l’association des jeunes AJINM (Association des Jeunes Intellectuels Natifs de Masoarivo à Madagascar) ainsi que celui des autorités partenaires dans la région notamment la Direction Régionale de l’Environnement et du Développement Durable, ainsi que la Direction Régionale de l’Agriculture et de l’Élevage.

AMBINIGNAHY Martin, leader de l’association AJINM et pépiniériste, a tenu à faire part de son engagement sans faille pour la nature : « WWF a lancé un appel aux pépiniéristes motivés. J’y ai répondu, sans qu’on m’ait influencé, mais par conviction personnelle. Depuis, je suis resté fortement engagé dans la protection de la nature. J’étais membre du club Vintsy avant et encore aujourd’hui, je poursuis mon engagement. L’agroforesterie m’intéresse beaucoup, non seulement pour l’amélioration de nos moyens de subsistance, mais aussi pour la protection de nos précieuses mangroves dont nous possédons de vastes hectares ici. Ces mangroves doivent être protégées, pour nous et pour l’héritage de nos générations futures. Je suis vraiment motivé par ce travail et je ne baisserai jamais les bras. »

Le WWF, avec le soutien de l’Agence française de développement (AFD) dans le cadre du projet « Conservation inclusive de la biodiversité et des écosystèmes par et pour les communautés locales », a apporté son appui dans cette réalisation à travers une assistance technique, notamment la formation à la mise en place de l’agroforesterie, et un soutien matériel, comme la dotation de matériels  pour la construction des plates-bandes.

Les prochaines étapes consisteront à bien remplir de terre les pots pour les préparer au semis. Des graines d’arbres fruitiers comme le Citrus sinensis (orange), Citrus aurantifolia (citron), Carica papaya (papaye), Artocarpus heterophyllus(jaquier) et Spondias dulcis (zévi) seront ensuite plantées. L’ambition sera de couvrir 40 hectares de terres à Masoarivo et Soatanà.

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Des pépinières en préparation : premiers pas vers l’agroforesterie pour la communauté engagée « Samaky », dans la région Melaky

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