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Our News
Le Rapport Planète Vivante 2024 du WWF révèle un « système en péril »
Cette année, ce rapport lance l’alerte parce que la Terre est aujourd’hui un « système en péril » car les écosystèmes se rapprochent dangereusement de plusieurs points de basculement irréversibles. Le point de basculement est un point de non-retour qui se produit lorsqu'un écosystème est poussé au-delà d'un seuil critique, ce qui entraîne des changements substantiels et potentiellement irréversibles.
Au cours des 50 dernières années, l’Indice Planète Vivante (IPV), utilisé dans le cadre de ce rapport, a mesuré une perte catastrophique de 73% de la taille moyenne des populations d’espèces sauvages observées entre 1970 et 2020. Près de 35 000 populations d’espèces sauvages réparties dans 5495 espèces d’amphibiens, oiseaux, poissons, mammifères, reptiles ont été étudiées. Nous sommes passé d’un niveau de déclin mondial de 69% en 2022, à un déclin de 73% en 2024. Nous avons perdu 4% de la nature en 2 ans.
Les espèces sauvages de la planète disparaissent principalement parce que (1) leur habitat est dégradé à cause du système alimentaire des êtres humains. Ensuite, elles disparaissent à cause de (2) la surexploitation, (3) les espèces envahissantes et (4) les maladies. Les populations d’espèces d’eau douce sont les plus touchées, diminuant de 85%, suivi des populations terrestres (69%) et marines (56%).
Lorsque les écosystèmes sont endommagés, ils cessent de fournir à l'humanité les services qui nous font vivre - air pur, eau et sols fertiles - et peuvent devenir plus vulnérables aux points de basculement. Le dépérissement de la forêt amazonienne et la disparition massive des récifs coralliens figurent parmi les points de basculement mondiaux, qui aurait des répercussions sur la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des populations au niveau mondial. Tout simplement, si ces écosystèmes arrivent à leur limite, sans aucune possibilité de régénération ou de restauration, les conséquences sur l’humanité seront désastreuses.
Penchons-nous davantage sur l’un de ces écosystèmes fortement menacés par le changement climatique : le blanchissement des coraux (qui a un connu un 4e épisode mondial de blanchissement massif, confirmé cette année). Chaque épisode de blanchissement affaiblit le corail, le rendant incapable de faire face à d’autres pressions, telles que la pollution et la surpêche. La disparition massive des récifs coralliens détruirait les pêcheries et réduirait la protection des communautés côtières contre les tempêtes, car les récifs agissent comme des tampons contre les vagues, les tempêtes et les inondations.
A Madagascar, le blanchissement des coraux à cause de la hausse de la température globale des océans, est l’un des phénomènes majeurs qui menacent la productivité des récifs coralliens. Les récifs coralliens dans le nord-ouest et le nord-est de la grande île, qui sont les plus exposés aux impacts du changement climatique, bénéficient de conditions naturelles propices à la récupération des espèces clés. Les récifs des autres régions, notamment du sud-ouest, auront cependant du mal à récupérer face aux aléas climatiques, en raison des pressions anthropiques (forte dépendance de la population aux ressources naturelles, surpêche, pollution marine…). L’élévation des températures océaniques pourrait ainsi conduire à l’effondrement de ces écosystèmes, et par conséquent, fragiliser la subsistance des 3 millions d’habitants du littoral de Madagascar.
Les cinq prochaines années seront déterminantes pour l’avenir de la vie sur la Terre, et vont requérir un immense effort collectif. Les pays, dont Madagascar, qui se sont accordés pour stopper et inverser la perte de la nature d’ici 2030 (Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal en 2022), arrivent à un tournant décisif. A la prochaine COP16 (Conférences des Parties à la Convention sur la Diversité Biologique – CDB), ils devront faire preuve de volonté politique et démontrer des Stratégies et Plans d’Actions Nationaux pour la Biodiversité (SPANB) ambitieux mais réalisables pour faire face à ces enjeux critiques pour notre planète.
Le WWF demande ainsi aux pays de mettre en œuvre des plans nationaux plus ambitieux pour la nature et le climat qui comprennent des mesures visant à (1) réduire la surconsommation mondiale, (2) stopper et à inverser la perte de biodiversité nationale et importée et (3) réduire les émissions, le tout de manière équitable. Le WWF appelle également les gouvernements et les entreprises à agir pour (1) éliminer rapidement les activités ayant un impact négatif sur la biodiversité et le climat et (2) réorienter les financements des pratiques néfastes vers des activités qui permettront d’atteindre les objectifs mondiaux.
Pour Nanie Ratsifandrihamanana, Directrice de WWF Madagascar : « Au rythme où les écosystèmes terrestres et marins de Madagascar se dégradent, l’enjeu reste de taille pour la conservation. WWF ne peut pas couvrir tout Madagascar. En revanche, nous intervenons dans des zones, souvent reculées, qui concentrent une importante biodiversité et des écosystèmes vitaux, qui peuvent significativement soutenir le développement socio-économique du pays, s’ils sont préservés et gérés durablement. Nous disposons également d’une expertise technique, basée sur la science, acquise tout au long de ces 60 années d’actions à Madagascar, que nous pouvons mettre à contribution pour aider à inverser la perte de biodiversité. L’année 2030 marque un point critique dans notre trajectoire, point où la perte de la biodiversité devra être stoppée, pour ensuite pouvoir progresser vers un redressement positif. Nous ne devons pas faillir aux engagements mondiaux auxquels nous avons adhéré car la nature compte sur nous. C’est maintenant que nous devons agir si nous voulons inverser la tendance et c’est ensemble que nous y parviendrons, en valorisant la nature qui représente l’unique solution pour notre avenir commun. »